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Atlas des micro-partis 2009

Atlas des micro-partis 2009
http://palmares.lexpress.fr/financement-micro-partis

Lélia De Matharel; Sophie Lévy; Laurie-Anne Virassamy
En 2011, Dataveyes réalise pour le site internet l’Express.fr une data visualisation sur les micro-partis. Ils voulaient rendre plus compréhensible le financement des partis politiques en France.

Contexte de production
L’affaire Woerth/Bettencourt a mis en lumière l’existence des micro-partis et leur importance dans le financement de la vie politique en France. Chaque personne physique peut donner 7 500 euros par an à un parti. Mais rien n’interdit de donner à plusieurs d’entre eux. Cela entraîne la multiplication de petites structures et permet de rétrocéder les dons à un plus gros parti et ainsi de contourner la limite des 7 500 euros.

Les sources
L’équipe data a contacté la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Elle contrôle les comptes des partis et publie tous les ans un rapport. Une partie des données étaient déjà libérées : les montants totaux des « contributions reçues d’autres formations politiques » et « les aides financières versées à d’autres formations politiques ». Or, ce qui les intéressait, c’était le détail du financement. A commencé une négociation entre l’équipe et la commission qui n’était pas habituée à ce genre de demande exhaustive. Mais comme ils travaillaient pour l’Express, la commission a fini par céder. Ils ont obtenu les données mais en PDF. Le plus gros du travail a été de les convertir dans un format exploitable. Il fallait également collecter les informations basiques sur l’ensemble des trois cents partis. Un travail de recherche et de vérification des sources conséquent.

Présentation de la visualisation
Cette visualisation se constitue d’abord d’une carte. Avant d’y accéder, un petit mode d’emploi expliquant comment fonctionne la visualisation apparaît.

 

 

 

 

 

 

 

Chaque sphère représente un parti politique. Leur nom est inscrit à côté des sphères. Leur taille varie en fonction du budget du parti concerné. La légende se trouve en bas à droite : cela va du micro-parti qui a un budget entre 0 et 900 euros à un parti avec un budget de plus de 10 000 000 euros.
Il y a un code couleur : du rose pour la gauche au bleu pour la droite. Les couleurs sont intuitives. Si on ne s’intéresse qu’à un seul bord de la vie politique, c’est facile et pratique de le repérer et de l’isoler.
Pour trouver un parti, on peut explorer la carte à l’aide du zoom ; on peut aussi chercher directement un parti grâce à l’onglet de recherche en haut à gauche de la visualisation.
Quand on clique sur les sphères, on accède aux fiches détaillées des partis avec différents critères : les informations générales, les sources de financement, un historique des recettes et des dépenses ainsi que les flux financiers entre les partis. Les différents histogrammes sont interactifs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur la carte, des flèches, qui représentent les flux financiers, relient les partis entre eux. Mais leur taille ne varie pas en fonction de l’importance du financement. Ce n’est pas très visuel alors que c’est l’angle de leur sujet. Caroline Goulard justifie ce choix graphique en expliquant qu’avant de s’intéresser aux flux financiers entre les partis, le lecteur devait prendre conscience de leur nombre impressionnant : plus de 300.
Après la carte, l’onglet « Statistiques » donne une vision plus de la réalité politique française.

 

 

 

 

 

 

Il est possible de générer plusieurs graphiques :
• « Financement de la vie politique »
• « Recettes contre Dépenses »
• « Sources de financement »

Un graphique reprend même l’ensemble des rubriques précédentes.
Les partis sont rangés selon leur famille politique, avec les mêmes couleurs que sur la carte. On peut isoler une variable, filtrer par famille politique. Il également possible de créer des fichiers de différents formats (.pdf ; .xls ; etc.) pour exporter les graphiques qui vous intéressent.
L’onglet « Comparateur » permet de comparer plusieurs partis, entre eux, ou selon les tendances gauche/droite. Les mêmes critères que ceux de la partie « Statistiques » sont proposés. La visualisation permet également de consulter la liste des 10 premiers partis selon le critère choisi. Il est possible d’exporter les tableaux et de les enregistrer sur son ordinateur.
Enfin, avec la carte de France, c’est une approche plus géographique qui est proposée.

 

 

 

 

 

 

 

 

Chaque parti est représenté par un point. Quand on clique sur un point, on retrouve la petite synthèse de la visualisation. Cette carte ne nous a pas semblé très utile pour compléter l’angle principal de la visualisation (comment sont financés les partis politiques). Caroline Goulard et son équipe voulaient montrer que les partis ne sont pas uniquement concentrés à Paris. Des enjeux locaux existent. Même après ces explications, cet onglet ne nous a pas semblé pertinent.

Les auteurs
L’équipe est composée de trois personnes :
• Caroline Goulard : journaliste
• Léo Gourven : développeur et statisticien
• Antoine Roesslinger : codeur et développeur

Il n’y a pas de graphiste. Cela se ressent dans la visualisation. C’est celui de l’Express< qui les a aidés. L’équipe a intégré la rédaction del’Express pendant 3 mois, à la demande du journal pour développer leur pôle data. Ils ont assisté tous les jours aux conférences de rédaction. Ils ont été aidés par les journalistes politiques pour classer les partis par famille politique et pour récolter toutes les données de base. Ils ont consacré un mois à cette data visualisation car ils avaient d’autres projets en cours. Après une réunion ensemble, chaque personne travaillait de son côté, puis ils mettaient leurs avancées en commun, et ainsi de suite. Ce qui a fonctionné c’est le mélange de compétences, ils étaient complémentaires.

Les Moins de cette visualisation
L’onglet « Carte de France » n’apporte pas grand chose. La localisation du siège des partis ne nous semble pas être une information significative. Nous pensons que cette information constitue un autre angle, à part entière. Aucun texte n’explique leur démarche. Graphiquement, ce n’est pas très agréable. En plus, cette carte est incomplète puisque seule la France métropolitaine est concernée. Les partis ultramarins, présents dans la visualisation, sont absents de la carte.
Le projet n’est pas abouti visuellement. La nébuleuse est jolie mais l’interface de navigation reste très simple. L’essentiel reste l’information : elle est là, clairement accessible. L’interactivité des onglets statistiques ne sert pas forcément le visuel, mais le fond : il est possible de générer ses propres tableaux comparatifs.
Les flèches qui représentent les financements entre partis ne sont pas bien mises en valeur. La légende est peu visible.
Le titre de cette datavisualisation change au gré des pages. S’agit-il d’un atlas des micro-partis comme indiqué sur la page d’accueil ou plutôt un atlas sur le financement des partis politiques, le titre trouvé sur Google ?

Les Plus de cette visualisation
Cette datavisualisation est très complète et inédite. Elle analyse le financement de près de 300 partis pour 2008 et 2009.
Elle est facile à prendre en main, très instinctive.
Elle peut être utile à plusieurs types d’utilisateurs. Elle convient à ceux qui chercheraient une vision d’ensemble des partis politiques en France comme à ceux qui cherchent une donnée spécifique.
On peut exporter les tableaux que l’on génère dans l’onglet « statistiques » et « comparateur ». Surtout, on peut télécharger l’ensemble des données utilisées pour faire cette data. Ce qui respecte vraiment l’esprit « open data ». C’est remarquable au vue des difficultés que l’équipe a connues pour obtenir ces données auprès de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques.
On peut trouver des explications sur leur démarche et leur façon de travailler sur leur blog actu visu.