L'avortement en France
L’avortement en France
Joël Le Pavous/ Rémy Demichelis/ Manon Barthélemy
Légalisé en France depuis la loi Veil du 17 janvier 1975, l’avortement a connu en près de quarante ans plusieurs évolutions notables dans sa forme. Avec la loi Aubry-Guigou du 4 juillet 2001 qui encadre la méthode médicamenteuse, l’IVG est véritablement devenue une liberté protégée par le droit. Depuis 2004, le législateur a tenté de faciliter son accès par le biais de l’IVG « en ville ». Cette opération est-elle un succès ? C’est la question à laquelle nous allons tenter de répondre.
De quelle base partons-nous pour ce projet ?
Notre document de référence est une étude nationale sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) réalisée en 2007 et publiée dans le numéro 1 (janvier-mars 2011) de la Revue française des affaires sociales, rattachée à la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). Les chercheurs ont recueilli les réponses de 11 000 femmes, 200 structures de santé, et 1 200 médecins.
Que souhaitons-nous montrer à travers ce travail ?
Nous avons observé une diminution des établissements prenant en charge les IVG, et ce, sur l’ensemble du territoire français, à hauteur de 21% entre 1996 et 2007. Dans le même temps, nous avons pu constater que le nombre d’avortements était en légère augmentation sur la même période.
Ce qui nous conduit à nous posr lese questions suivantes :
– Pourquoi réduire le nombre de structures alors que celui des IVG est en hausse ?
– Et surtout, ces fermetures ont-elles eu lieu au détriment des femmes, en particulier concernant les délais de prise en charge et les conditions d’accès géographiques à l’IVG ?
Quelles données avons-nous choisi d’utiliser afin de réaliser notre data visualisation ?
– Un tableau du nombre de structures fermées par région entre 1996 et 2007
– Un tableau du nombre de femmes avortées par région et par type d’IVG en 2007 et en 2009
– Un tableau des délais de prise en charge à partir de la demande d’IVG en 2007
• Une carte de France des temps moyens de trajet par département pour accéder à une structure pratiquant l’IVG en 2007
Quelle(s) forme(s) cette data visualisation pourrait-elle prendre ?
Nous pensons à une carte en anamorphose pour juxtaposer les données sur le nombre de fermetures de centres pratiquant l’IVG et celles du pourcentage d’IVG en ville par région, afin de voir si une véritable offre a été développée pour pallier les fermetures d’établissements pratiquant des IVG. En cliquant sur les différentes régions métropolitaines, l’internaute pourrait voir à quel endroit l’offre a le plus diminué et où une véritable offre alternative s’est établie.
De façon annexe, nous indiquerions également l’évolution des IVG sur la période 1996-2009, ainsi qu’un tableau des délais de prise en charge des femmes, afin de montrer que ceux-ci dépassent dans de nombreux cas les délais règlementaires fixés par la loi.