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Comment le journalisme de données est-il traité… ?

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3/ Comment le journalisme de données est-il traité au Guardian et au New York Times ?

Le Guardian et le New-York Times ont un process (un mode opératoire) et un positionnement différents à l’égard du journalisme de données.
Au Guardian, le journalisme de données fait partie de l’« open strategy », dans une logique d’ouverture et de partage. Cela se traduit dans l’open platform ouverte en 2009 et qui permet d’interroger les données et de construire des applications. La même année a été créé le datablog pour publier et éditorialiser les données collectées par les journalistes. Et a été ouvert un datastore qui indexe toutes les bases de données utilisées. Au Guardian, on pensait intéresser plutôt les développeurs. Mais aujourd’hui le datablog reçoit deux fois plus de visites que le site officiel des statistiques du Royaume-Uni.

La vision du datablog est que tout peut être traité comme des données : les personnages des séries télé, les paroles des chansons des Beatles, etc.
Le datablog n’est pas payant. Il garantit du trafic sur le site.
Simon Rogers en est le grand coordinateur, travaille avec développeurs et infographistes. Aujourd’hui le datablog emploie deux journalistes seulement mais continue à fédérer beaucoup de compétences.
Une autre particularité de l’approche des données au Guardian et qu’il fait très peu appel à du développement ad hoc. Ils utilisent beaucoup des outils gratuits, libres et qui ne demandent pas de codage. Le premier de ces outils étant Many Eyes.
Ils ont leur propre outil cartographique.
Les données sont intégrées dans les conférences de rédaction.

Le New-York Times, lui, est doté d’un service infographie d’une trentaine de personnes qui travaille pour le papier et le web comme tous les services du journal.
Ce service infographie intègre des compétences très diverses : journalistes, designers, statisticiens, cartographes avec, pour certains, des profils atypiques (études ethnosociologiques, économie, etc.) et très divers.
Ils perçoivent la visualisation de données comme un croisement entre sciences, art et journalisme. Ils partagent une passion pour la clarté et la véracité de l’information. Le message doit circuler clairement et la prouesse technique ne compte pas. Les infographistes vont sur le terrain avec les journalistes pour vérifier les informations, se renseigner.
Existe aussi une vraie collaboration entre services. Le service infographie travaille beaucoup avec le service Interactive News Technology Department (essentiellement des développeurs qui fabriquent des interfaces) et le service multimédias (constitué lui aussi de profils divers) pour produire les contenus rich medias (web-docus, etc.)
La structure organisationnelle est très décloisonnée- on y travaille en mode projet – et favorise souplesse et création. Les développeurs y sont traités au même niveau que les journalistes et les graphistes.

Le New York Times a structuré énormément d’API (interfaces de programmation sémantiques, géographiques, etc.) qui sont publiques et gratuites pour les utilisateurs. Ils incitent les développeurs à les utiliser. Même si elles sont développées au départ pour les journalistes. Ils viennent aussi de mettre à disposition leur logiciel de traitement des données.

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